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Documentation

La Motte castrale  est établie au point culminant de la colline, à la côte 205, soit 40 m au dessus du niveau de la Loire qui s'écoule à environ 1500 m à l'est. Elle constitue un bon observatoire du confluent de la Loire et de l'Allier. 

Les sources historiques , une étude archéologique manquent pour connaitre l'époque de construction, la destination précise, et la durée d'occupation de la Motte.

Les découvertes à proximité d'objets datant de l'époque gallo-romaine, indiqueraient qu'elle fut élevée à proximité

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Reconstitution des batiments

Le château fort a été érigé à 200 mètres à l’Est de la motte castrale, à la cote 200, surplombant le lit de la Loire de 35 mètres.

Il est typique de l'architecture militaire du 12ème au 14ème siècles. Les remaniements auxquels il a été soumis dès la fin du 14ème, ainsi qu'au cours du 15ème siècle, en font un très bon exemple d'adaptation d'une place forte à l'avènement de l'artillerie.

Le plan choisi pour l’importante enceinte de cette place forte est un pentagone irrégulier d’environ 40 m de côté. Les diagonales font de 65 à 70 mètres.

 

L’angle Sud-Est, compris entre deux longs côtés, est droit. Les trois autres côtés, ainsi que leurs angles sont irréguliers.

 

L’entrée était située à l’Ouest.

 

L’angle Sud-Ouest est doublé d’une très forte et haute tour quadrangulaire, qui était le donjon.

 

D’autres ouvrages saillants, de plan circulaire ou quadrangulaire fortifiaient les autres angles. La disposition générale de ces ouvrages permettait à ceux-ci de se couvrir mutuellement par leurs tirs à une portée moyenne de 35 m au maximum.

 

Les courtines (murs d’enceinte) ont perdu leur chemin de

ronde. Selon les côtés, elles ont une hauteur comprise entre 5 et 15 mètres. Leurs bases sont généralement talutées et elles étaient revêtues de grandes pierres appareillées, dont une partie a été malheureusement arrachée après la ruine du château.

 

La hauteur du chemin de ronde est donnée par les ouvertures qui le reliaient au donjon, sur les faces Sud et

Ouest, ainsi que par l’arc sur lequel il passait en arrière de la tour Nord (environ 11 mètres de hauteur).

 

Le fossé qui les entoure a une largueur de 15 à 18 mètres.

 

Les bâtiments d’habitation, construits à l’intérieur de l’enceinte, étaient adossés à la Courtine Sud, sur toute sa longueur, et à la courtine Nord, sur une partie.

 

Le plus important bâtiment était celui situé au Sud. Il prenait appui sur la face Est du donjon. D’après ses fondations encore visibles à l’Ouest, et suivant les sondages effectués à l’Est, ce bâtiment avait une longueur de près de 50 mètres, et une largeur de 9 à 10 mètres.

 

On voit encore sur les vestiges de la courtine Sud, les coupes de deux cheminées monumentales disposées de part et d’autre de l’ouverture donnant accès à la petite tour flanquante rectangulaire.

 

Les emplacements d’une autre cheminée et d’un escalier à vis ont été trouvés dans l’angle Sud-Est.

 

D’après les traces de l’arrachement du toit à forte pente visible sur la face Est du donjon, il est probable que ce bâtiment comportait un, sinon deux étages, établis au-dessus de vastes salles en rez-de-chaussée, l’une voûtée avec un arc doubleau, l’autre voûtée d’ogives reposant sur des piliers carrés.

 

L’autre bâtiment d’habitation, avait une longueur d’environ 25 mètres, ainsi qu’en témoigne la présence dans le mur de la courtine, de corbeaux en pierre taillée qui supportaient les poutres du plancher de l'étage.

 

Une chapelle aujourd’hui disparue mais dont les fondations figurent sur le premier plan cadastral de la commune, était située à peu près au centre de la cour. Aucun vestige n’est aujourd’hui visible.

 

Un puits de 16 mètres de profondeur est disposé en face de l’entrée : il donne accès à la nappe phréatique qui atteint 8 m.

L’entrée, à l’Ouest, est précédée de deux murs s’avançant au dehors, vestiges d’un dispositif défensif à l’emplacement d’un pont levis.

Le mur nord de cette tour-porte en avancée, a conservé une canonière (trou rond surmonté d’une fente de visée), que l’on peut dater de la reconstruction du château à la fin du 14è siècle, et qui défendait la courtine. De l’autre mur, ne subsistent que les bases. La porte s’ouvre sous un arc en plein cintre. L’ouvrage abritant l’entrée était protégé par les tirs provenant du donjon, et de la tour semi-circulaire Ouest.

l’eau

 

Un grand soin a été apporté à ce que la garnison dispose d’eau en abondance, notamment dans les ouvrages de défense les plus importants.

 

C’est pourquoi l’on compte trois puits :

 

- celui situé dans la cour

- celui qui alimente les étages du donjon, et qui est accessible depuis la cave,

- celui qui est situé dans la cave de la « Tour du Gouverneur », qui a été dégagé récemment au cours de travaux de gros entretien, et se trouve maintenant recouvert d'une dalle de verre, permettant d'apprécier l'appareillage de la maçonnerie.

 

Les sculptures


Le château de Cuffy devait être richement décoré.
Peu de sculptures subsistent sur place, la plupart ayant été pillées aux 18è et 19è siècles.

 

Celles qui ont été exhumées et sont conservées actuellement présentent une qualité réelle.

 

Citons notamment les têtes situées de part et d’autre de la tour ronde Est :


En bas, beau visage de femme, et en haut curieux visage mi homme, mi femme, probablement inspiré des ARDHANA – RISHVANA, représentation mythique indienne de Vishnou et Shiva hermaphrodite.

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Le donjon, implanté à l’angle Sud-Ouest, est de forme quadrangulaire. Sa base mesure 14,50 x 11,20 mètres. L’épaisseur des murs est de 3 mètres à la base talutée, et de 2,50 mètres au-dessus des talus.

 

Le donjon est aujourd’hui éventré à la suite de l’effondrement à la fin du 19è siècle, de son mur Nord, qui entraîna la chute de la voûte en ogive couvrant le dernier étage.

 

Sa hauteur est actuellement de 25 mètres ; avec les ouvrages établis sur sa terrasse (guette, machicoulis) elle devait atteindre 30 mètres.

 

La partie inférieure du donjon a été construite au 12è siècle, ainsi qu’en témoignent les arcs en plein cintre des ouvertures.

 

La partie supérieure, couverte de voûtes en ogive datait du 14è ou du début du 15è siècle : elle avait été reconstruite après 1370, lors de la première restauration du château.

 

L’étage inférieur du donjon est une cave voûtée en berceau sur arcs doubleaux, comportant cinq niches voûtées disposées dans ses flancs exposés aux attaques venues de l'extérieur. Le rôle de ces alvéoles était d'empêcher la sape des murs par des assaillants protégés par une structure mobile de protection, appelée "bélier couvert", permettant l'approche du mur, jusqu'à son contact. Une telle disposition se retrouve dans d'autres fortifications, notamment dans les remparts du Louvre à Paris.

Un puits accessible depuis la cave, communique par un large conduit carré avec tous les étages supérieurs.

De même, un conduit latéral, encastré et protégé permettait la ventilation de la cave.

Au-dessus étaient aménagés trois étages solivés, desservis par un escalier à vis dont on voit les traces dans l’angle Nord-Est. Chaque étage disposait de sa cheminée, avait accès au puits et communiquait avec des latrines se déversant dans une fosse aménagée dans l’épaisseur du mur Sud.

 

Les ouvertures qui donnaient l’éclairage aux pièces, étaient de véritables embrasures aménagées pour permettre le tir, et éviter les coups directs des projectiles lancés par les engins de siège.

 

L'étage supérieur, couvert par la voûte en croisée d'ogives, était muni sur chacune de ses quatre faces d'un poste de tir de balistes pivotantes, dites "arbalètes à tour", tirant leurs traits à travers des fentes de tir horizontales.

Les pivots des "arbalètes à tour" étaient maintenus dans des orifices aménagés au centre de lourdes tables en pierre monolithes qui résistaient aux effets de recul lors du tir.

L’agencement général de cette tour exprime une vive préoccupation de défense.

 

Deux galeries établies dans le mur Est du donjon assuraient d’une part la communication entre le bâtiment d’habitation et les latrines, et d’autre part entre les chemins de ronde Sud et Ouest.

 

La courtine Sud était défendue par deux flanquements carrés en saillie. Le premier, vers le milieu, semble être la tour carrée construite entre 1374 et 1377. Le second est situé à l’extrémité Est. L’un et l’autre sont arasés. Ils avaient un revêtement en grand appareil.

L’angle Sud-Est, était fortifié par le saillant carré cité ci-dessus, auquel fut ajouté, au début du 15è siècle, une tour demi-ronde dont il ne subsiste que l’étage inférieur où un réduit carré est percé de quatre meurtrières rayonnantes, dont les tirs battaient les pieds des remparts.

La courtine Est revêtue d’un parement en grand appareil est renforcée d’une tour demi ronde, construite au début du 15è siècle.

En partie supérieure, cette tour comporte un réduit muni d’une meurtrière orientée face à l’Est.

 

 

Le saillant Nord est renforcé par une forte tour dite « Tour du Gouverneur », datant de la fin du 14è siècle, ou du début du 15è siècle. Cette tour, au plan rectangulaire à la base, puis polygonale plus haut, était placée en avant du chemin de ronde, qui passait sur une grande arcade voûtée. Côté extérieur, la tour est renforcée par des éperons offrant une meilleure résistance aux projectiles.

 

L’épaisseur de ses murs est variable : plus de 3,50 m sur sa face Nord et 3 mètres sur la face Est, directement exposées aux tirs, Elle n'est que de 2,50 m sur la face Ouest qui était protégée par les feux du bastion Ouest.

 

En partie basse une cave voûtée en berceau, communiquait avec la cour par un escalier droit, et avec le rez de chaussée par un second escalier (récemment reconstitué ).

Une meurtrière côté Ouest et une embrasure au Nord assuraient la communication de la pièce avec les douves. Un puits apporte l’eau à la cave.

 

Au rez-de-chaussée, une grande pièce équipée d’une cheminée et d’une latrine en encorbellement au-dessus de la muraille Est, était munie de quatre grosses meurtrières comportant chacune un trou ovale pour le tir et une fente de visée.

 

Ces meurtrières sont semblables à celles équipant les tours flanquantes des remparts de Nevers, construites à la même époque.

 

Deux étages solivés, desservis par un escalier à vis, équipés chacun d’une grande cheminée étaient éclairés par des fenêtres munies de meurtrières.

 

Le second étage est de plus muni de deux meurtrières évasées pour canons, percées dans les pans coupés de la tour : ces meurtrières battaient les abords Nord et Nord-Ouest.

Il est probable que la « Tour du Gouverneur » ait à l’origine été couronnée par une dalle posée sur croisées d’ogives,

au niveau de la terrasse actuelle, c’est-à-dire à 18 mètres de haut.

Sur la partie ouest des remparts de Constantinople, l'on peut remarquer la présence de quatre tours tout à fait analogues, à la "Tour du Gouverneur", par leur forme et par leurs dimensions.

 

La courtine reliant la Tour du Gouverneur au donjon était renforcée à son pied, en partie Nord, par une terrasse qui pourrait être un vestige de fausse braie.

 

 

Dans la partie proche du donjon, l’angle que forme la courtine est renforcé par une tour demi - ronde saillante, dont il ne subsiste que l’étage inférieur et l’amorce de son première étage qui était solivé.

L’étage inférieur était muni de quatre meurtrières rayonnantes. Il devait en être de même des étages supérieurs.

Cette tour croisait ses feux avec ceux de l’ouvrage défendant l’entrée, et ceux de la "Tour du Gouverneur".

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